pour une indépendance idéologique de l'économie
Pour une indépendance idéologique de l’économie
Monsieur le Président,
La simultanéité de deux évènements, éloignés dans l’espace, n’est vraie qu’en fonction du système de référence, soit sur le plan symbolique, selon la théorie de la relativité. Pourtant, l’état doit se maintenir afin d’harmoniser le projet architectural et la reconductibilité du lien social qui le justifie.
Le pouvoir du pharaon dans l’Egypte de l’Antiquité ne peut imposer un état centralisé qui influe sur tout, jusque dans la façon de traiter le commerce des animaux. Si jusqu’à un tiers de l’économie souterraine est mobilisée, quelle part dans l’économie réelle l’est par l’enrichissement du pouvoir dominant grâce au commerce des animaux empaillés ? Pouvoir dominant vendant des signes d’immortalité à ses sujets, comme de l’autre côté de la Méditerranée on pourra vendre des indulgences, lorsque les papes guerriers devront se refinancer.
Car, comme une entreprise qui serait capable de dire à ses employés qu’elle n’a pas obtenue les 1/3 des bénéfices pouvant subventionner l’investissement, donc l’investissement humain, celui, à priori, facteur de liens sociaux, et que par conséquent elle ne peut redistribuer 1/3 des bénéfices de son activité à ses salariés, à moins de fragiliser l’infrastructure de l’entreprise ; le pharaon ne peut ignorer qu’aucune expérience faite dans son système de référence ne permet de dire si le système de référence est immobile ou non. Car en réalité il ne l’est pas, et cette loi est immuable.
L’état est dépendant de l’écriture et des actes d’écriture pour réguler l’échange des biens et des services. Or, l’écriture et son enseignement, sont aux mains des prêtres, et des militaires, de la classe supérieure. Quant à la population dont il est le roi divin, on peut dire, là comme ailleurs, que joue le taux d’usure : stade ultime, ou l’élasticité de la demande, soit la capacité à payer du consommateur, est rendue impossible par la cherté de la vie, ou plutôt son manque de prix. Ce qui impose l’organisation du maintien de la spiritualité de la société dans la visée d’en assurer la cohésion, en accentuant l’aspect totalitaire de l’état.
Là ou l’état en imposant une redistribution des bénéfices par 1/3 aurait pu assurer un rééquilibrage des revenus en réduisant l’écart entre les plus bas salaires et les plus hauts, ce qui aurait contribué à garantir sa pérennité en neutralisant la dépendance de l’état vis-à-vis de la religion.
Dans nos économies, si des entreprises déclarent ne pas pouvoir payer : et les dividendes de leurs actionnaires et les salariés, la part des aides publique dévolue à l’entreprise doit être redistribuée aux salariés ainsi qu’employée à l’investissement, par la loi, afin de pallier les effets du taux d’usure de la consommation, lequel ne soutient plus l’économie, mais en créant du chômage, renforce le chaos des sociétés libérales et l’accaparement des capacités de production par l’économie souterraine. Le manque d’argent disponible, les foyers mis en état d’insolvabilité, grèvant le budget des banques, celles-ci plus sensibles que jamais à la masse monétaire mis en jeu par l’économie souterraine.
Lorsqu’un tiers des bénéfices des entreprises n’est pas redistribué aux salariés, la consommation finit par s’effondrer, par manque de solvabilité du consommateur, et l’organisation des relations commerciales régissant la distribution de produits de première nécessité, dans le sens d’une hausse globale des prix. Ces relations entre les distributeurs de biens de consommation et leurs producteurs pouvant être organisés en dehors du système d’échange de biens et de services. Dans une sphère différente : la sphère politique.
En vertu de quoi, l’homme ou la femme en charge des affaires de l’état, pharaon ou non, doit veiller à accepter le désordre apparent des sociétés, dit-on, s’il veut conserver l’essentiel : la liberté de penser qui favorise la démarche critique et le projet scientifique ; la liberté économique, en créant les conditions d’une organisation optimale du partage des ressources, ainsi que de la division du travail, et l’organisation de la restriction de l’écart entre bas salaires et hauts revenus ; afin d’obtenir une souplesse économique du système de référence, propre à amortir toute survenue de crise économique.
Or, si le 1/3 des bénéfices dévolu aux salariés est toujours maintenu, d’une manière ou d’une autre : intervention de l’état, obligation faite aux patrons d’entreprise : la part du budget des ménages consacrée aux logements n’influerait pas autant sur l’utilisation des revenus, et partant sur la liberté de mouvement, dans la condition ou prenant des mesure à la hauteur de l’évènement en cours, l’état maintient la part des entrepreneurs au 1/3 des bénéfices, en leur faisant supporter les baisses de la part des salariés.
Soit : en distinguant l’entrepreneur qui créé une valeur ajoutée fondée sur la spéculation dont les intérêts sont clairement orientés vers l’économie virtuelle, de celui qui contribue à l’existence des infrastructures, qu’elles soient industrielle ou correspondant à la propriété de biens immobiliers par exemple. Cette dernière catégorie d’entrepreneurs, les propriétaires, devant être celle dont l’engagement pour une meilleure accessibilité au logement doit être motivée. Seuil imposé des loyers en fonction de l’imminence du taux d’usure de la consommation, caractéristique de l’économie entrée en récession.
Car pour maintenir le lien social sans un excessif recours à l’ordre, l’économie doit être indépendante de l’état dans la mesure où c’est le mode de concertation des états entre eux qui doit aboutir à une recherche d’une dimension critique vis-à-vis des intervenants de l’économie, puisque l’économie ne participe que partiellement au processus d’ensemble de recherche libre de la vérité. De même que l’histoire semble ne pas avoir de sens à l’échelle des civilisations, sinon à dire que l’entropie est le caractère inéluctable de toutes activités économiques. Le déroulement de l’histoire pouvant marquer une inflexion des libertés, l’état rejetant la liberté individuelle au nom de la collectivité, et rejetant la liberté de la collectivité au nom d’une démarche philosophique supérieure dont participe son incurie propre. Comme l’entreprise perpétuant l’existence d’un niveau de vie minimal, auprès de ses salariés comme des ses consommateurs… .
Mais Monsieur le Président, vous ne semblez pas vouloir accepter le chaos apparent des sociétés libérales sans pour autant accepter l’indépendance de l’économie vis-à-vis de l’état ; sinon votre mandature ne serait pas autant marquée par une intervention au niveau législatif : l’écriture et le respect des lois garante et levier de l’ordre économique selon vous. Ce qui ne me semble pas une erreur de jugement.
Seulement les outils conceptuels qui sont utilisés dans l’art de gouverner les états, s’ils ont historiquement vu la fin de l’emprise philosophique au profit de la praxis – la philosophie communiste de la troisième internationale, modérée par la quatrième internationale voyant finalement la suprématie de l’économie libérale pratique advenir – laisse croire que la politique économique doit être établie dans la connaissance des principes de conservation d’énergie, régit par l’entropie, soit la disparition irréversible des échanges thermiques. La disparition des ressources de production interdisant l’élaboration d’un modèle économique immuable. En effet, si le modèle libérale a triomphé, c’est au prix d’une stabilité sociale basée sur l’accession du plus grand nombre au standard de la consommation dominante, à l’égalité des droits civiques et des libertés pour tous, selon une justice contractuelle où le marchandage politique et le calcul des lobbies influencent la recherche du profit jusque dans l’invention de nouvelles technologies, pourvoyeuses de travail, et jusque là toujours au rendez-vous de la relance économique des sociétés modernes, ce dans l’ignorance partielle de l’épuisement des ressources naturelles. Ce qui en trente ans aura contribué à la stabilité politique de l’état et de la société a aussi travaillé au détriment de l’écosystème jamais autant sollicité par l’homme depuis l’avènement de la civilisation. Le rêve d’un monde où l’augmentation de la vitesse des moyens de communication imposerait des échanges suivis entre toutes les sociétés, tandis que le tissage économique étant mis en avant là où le lien idéologique a failli, risque d’être mis à mal par une croissance zéro généralisée, interdisant à terme la satisfaction des besoins qu’ils soient nécessaires ou non des populations mondiales.
Or, de même que l’économie dans le calcul de la richesse doit intégrer la notion de richesse négative ou involutive : soit cette capacité de l’homme à s’enrichir alors qu’il détruit la possibilité même de produire. Appauvrissement de la terre, surexploitation des ressources forestières, marines et minérales. Afin d’optimiser l’économie des moyens de production, visée ultime de l’économie : le PNB, Produit National Brut et le produit intérieur brut de l’état doivent pouvoir recenser l’impact de l’activité négative, soit l’impact de l’activité de la production sur la création globale de CO2 et de sulfure d’hydrogène ou de tout élément connu, constitutif de la ressource de production dont l’évolution à la hausse marque l’avènement du taux d’usure de la ressource globale, et de ses répercutions sur la production qui aggrave à terme, ou que révèle le taux d’usure de la consommation. Quand celui-ci n’est pas artificiellement créé par une pratique économique déséquilibrée entre l’économie souterraine réelle et virtuelle. Symptôme d’une mauvaise domination de l’économie réelle ou quand les lois régissant l’offre et la demande sont manipulées par une classe dominante, quelle qu’elle soit. Ce qui, ni plus ni moins, est une subsistance de l’empreinte idéologique sur l’économie. Laquelle entrave la constitution d’une économie indépendante.
Aussi, une fois l’impact écologique de l’entreprise mesuré, impact dont la maitrise doit être le but ultime de la politique économique, l’impôt nouveau sur lequel appuyer une diminution maximale des taxes des collectivités locales pesant sur l’entreprise rendue ainsi capable d’assurer le partage par 1/3 équitables de ses bénéfices entre les salariés, les nécessités de l’investissement , les dirigeant et les actionnaires éventuels – cet impôt qui compense le manque des collectivités locales peut être celui d’une participation de l’entreprise au rééquilibrage de la production de CO2. Impôt qui pénalise l’entreprise irresponsable, et donne les moyens à l’état d’influencer la consommation comme on influence la vitesse sur les autoroutes, en pénalisant là, la production de CO2 générée par chaque produit par un jeu sur la TVA qui lui est appliquée. L’enjeu de la maîtrise de la TVA, devant être recentré au niveau Européen, autour de la notion directrice d’une production la moins involutive possible pour l’ensemble du système économique. Et non influencée par l’instauration de normes sans effets sur la production mondiale de CO2.
Ainsi l’économie performante ne peut plus favoriser le déséquilibre des revenus et des ressources naturelles, si elle ne veut pas que le chaos apparent des sociétés occidentales et de toutes sociétés ne se développe au-delà du point où la rupture du lien social est irréversible. Sinon après une période de relance de l’économie par la guerre. Celle des voies de communication et ressources primordiales. L’eau et l’énergie dominante dans la satisfaction des besoins immédiats et futurs, que la refondation du système économique doit prendre en compte instamment, au risque de voir disparaitre l’idéologie démocratique. Ultime idéologie. Celle qui favorise la démocratisation globale de l’accès aux ressources, freine la guerre en mondialisant les interdépendances économiques entre les pays. Même si jusque là elle a favorisé une guerre larvée. Première étape après laquelle elle doit coordonner l’action des états en fonction d’un partage des ressources obtenu à travers une protection juridique spécifique de la ressource coïncident avec un fonctionnement économique où la valeur ajoutée est rapportée à la valeur ajoutée globale des échanges de biens et de services qui doit correspondre sur un plan théorique comptable au degré de liberté individuelle de chacun généré par l’échange des biens et des services, degré mesuré par l’indice d’espérance de vie en bonne santé de chacun dans l’ère économique considérée, idéal micro et macroéconomique, que pourrait contribuer à améliorer une meilleure coïncidence entre l’état réelle des ressources de production et la liberté des acteurs économiques. Comme il se faut que l’harmonisation des outils économiques contribuent à l’émergence d’une conscience mondiale d’un passé et d’un avenir commun.
Alors une politique économique semblant accentuer les inégalités sociales deviendrait obsolète puisque la redistribution par 1/3 des bénéfices une fois instaurée juridiquement, la rationalisation des actes médicaux, par exemple, ne pourrait plus être envisagée en dehors de l’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé, notion qualitative quantifiable dont les facteurs défavorisant peuvent être combattus juridiquement.
Certes, la course générale au lieux de résidence optimisant l’accès à un niveau de vie et d’éducation qualitative persistera, accentuant pour les moins bien lotis l’impact du chaos apparent indissociable du fonctionnement social, mais l’état psychosocial historique des villes et de leurs quartier sera d’autant mieux supporté que le citoyen pourra espérer d’une remise à plat des règles juridiques orientant le fonctionnement économique, une régulation des échanges économiques plus juste et non une énième épuration de l’économie basée sur la réduction des couts de production subit par la majorité pauvre des citoyens.
Car, partout où menace l’inégalité de l’accès à l’éducation et partant au meilleurs postes, charge est due à l’état d’instaurer une discrimination positive. Moins d’enseignants pour moins d’élève c’est logique, mais pas là où le lien social est déjà délité et marqué par l’économie souterraine et la subsistance sous le mode du système D.
Selon le même ordre de priorités, l’autonomie des universités ne doit pas entraver l’autonomie des chercheurs, garant du futur progrès scientifique sur lequel se fondera l’entrepreneur pour créer des emplois.
Et si l’on ne veut pas désespérer la génération montante dont l’inconscient collectif est modelé par l’apprentissage des sciences de la Terre autant que par le désir absolu de consommer, la raréfaction du travail ne doit être tolérée comme une raréfaction des revenus, modérée par la répartition par 1/3 des bénéfices, que si le ralentissement de l’économie est l’instauration naturelle d’une économie des ressources qui s’impose à nous. Dans un certain sens, la réduction du secteur automobile et la limitation de l’accès aux voitures neuves par les jeunes ménages est aussi le signe d’une régulation naturelle de la production de CO2. Instaurer une régulation économique artificielle de la production de CO2 doit donc favoriser la révolution des mentalités et l’adaptabilité aux nouvelles situations économiques que doit prendre en compte, voir prévenir l’intégration du taux d’usure globale dans le calcul comptable.
Ainsi, dans les trente prochaines années, si la Chine se réveille vieille avant d’être devenue riche, le maintient des retraites par les salariés en activités pourrait ne pas être assuré sur le mode de la redistribution ou la retraite par capitalisation. Le coût du maintient des aînés au domicile des jeunes ménages pourrait être allégé suivant un système économique qui envisage l’accès aux biens et aux services par les retraités selon le mode de la gratuité. Soit la nécessité d’élaborer des projets de fin de vie peut-être sur un modèle hybride, communiste et capitaliste, la prise en compte de l’entropie inhérente à l’activité économique et aux conditions de la vie elle-même et le soucis de l’indice d’espérance de vie en bonne santé : soit l’élaboration d’une économie indépendante idéologiquement, pourrait susciter la possibilité conceptuelle d’une régulation des échanges de biens et de services non dans le sens unique d’une course aux profit involutive. En établissant des modèles de développement toujours ajustables à la réalité. En dernière analyse, cela relève de la capacité déterminante de l’économie libérale capable de susciter l’émergence d’une contre-culture, de même qu’elle est mue par une loi capable de s’autodétruire pour se réajuster aux nécessités du moment. L’anticapitalisme serait encore une œuvre du libéralisme, sans contradiction sinon dans les moyens employés avec des mesures visant à restreindre la délocalisation des bénéfices dans les paradis fiscaux ou le circuit spéculatif internationale…
Le coût d’une santé sociale doit être financé par une juste répartition des bénéfices. Si l’on peut concevoir la nécessité de la réduction de la part des salariés en cas de crise, le maintient de la part idéale dévolue à l’investissement, la part des patrons doit être réduite proportionnellement à la part des salariés, afin que les prélèvements n’instituent pas de cercle non vertueux en pénalisant un peu plus la consommation.
Bien à vous. Patrick Rakotoasitéra
NB : mon site de peinture et de réflexion établit sur internet : www.patrick-rako.nuxit.net
ADDENDUM du 16 aout 2009:
un article récent du monde rédigé par le groupe écologiste dont fait partie mr Mammere rappelle fort à propos que ce groupe est à l’origine de la proposition de loi concernant ce que sous le martellement présidentiel j’appelle la taxe carbone et qu’il conviendrait mieux de nommer contribution climat-énergie. Je l’ignorais comme j’ignorais que le coeur de cette proposition était en instaurant cette contribution d’en redistribuer les gains aux foyers dont les revenus sont les plus modestes. bien évidemment cette redistribution si elle était appliquée me semblerait justifiée.