LETTRE D’UN DIGNITAIRE VIRTUEL A LA PRESIDENCE – objet : PROPOSITIONS POUR RENDRE LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT PLUS LISIBLE : ( lettre datée du 02 octobre envoyée le 04  octobre)

Monsieur le Président de la république Emmanuel Macron,

Je ne peux me résoudre à l’impression décevante que laisse augurer dans sa présentation actuelle aux français, la réforme du marché du travail, de la fiscalité des entreprises et des particuliers, dont, déjà, la critique de l’iniquité sociale de la vision économique qu’elle sous-tend commence à ensemencer les esprits à votre détriment – sans la mettre en perspective avec les hautes et équitables propositions que vous défendez, par ailleurs, pour rendre l’ Europe à elle-même et aux citoyens ; avant que les soubresauts de l’histoire ne risquent de la voir se perdre à nouveau dans l’utopie extrémiste, violente et totalitaire, où les peuples la pousseront inéluctablement si les dirigeants européens négligent le tournant économique, politique et stratégique historique que l’Europe doit initier en son sein, avant les élections européennes de 2019 et l’échéance de 2024.

Il y a en effet une antinomie économique radicale entre votre projet national et les perspectives macroéconomiques que vous souhaitez voir mises en œuvre au nom du Bien Commun européen, et je le devine au nom du Bien Commun Universel. Antinomie à laquelle un esprit formé comme l’est le votre à la démonstration philosophique, ne pourrait se résoudre ( je le crois )  sans y être poussé par la nécessité politique de vous concilier d’abord les suffrages des organisations internationales, des décideurs, et des acteurs économiques les plus puissants ; afin qu’ils ne soutiennent, jusqu’à leur réalisation, le projet européen et universel dont vos brillants discours sont animés.

Et certes, cela passe peut-être, dans un premier temps, par le gage de pratiquer une politique libérale concédé aux instances dirigeantes du monde, quand dans un deuxième temps, le but est d’infléchir le modèle économique suranné et funeste que l’idéologie libérale capitaliste a soutenu jusqu’à présent ; pour ensuite, mieux assoir un modèle de civilisation visant à réformer la Production, universaliser la Redistribution, selon l’état des ressources terrestres, à dessein de concourir à l’amélioration du sort de l’humain et de celui de la Terre.

Votre pari politique deviendrait une velléité cependant, si le citoyen, à commencer par le citoyen français, ne devait percevoir dans les premières mesures prises par votre gouvernement que l’ombre de la justice et de l’équité économique. Les mécontentements de la population française en risquant de se fédérer pourraient même, prenez-y bien garde, pulvériser le crédit dont vous semblez bénéficier auprès des populations européennes – si vous ne parvenez pas lors d’un nécessaire rendez-vous télévisé avec les français , à expliquer par le détail la façon dont, sur cinq ans, vous avez prévu d’augmenter le pouvoir d’achat moyen ( des déciles de revenus les moins riches ), par le biais de réajustement fiscaux tentant de concilier pour les différentes classes d’âge : nouvel impôt plus juste et suppression des taxes inéquitables.

Je ne vous conseille absolument pas lors de cet entretien ni d’afficher la certitude d’instaurer une fiscalisation plus juste, car assurément, et j’y reviendrai en détail, la copie du gouvernement laisse à désirer ; je vous le dis sans vouloir vous offusquer car vous ne semblez pas en avoir pris conscience à quel point – ni ne vous conseillerais d’apparaitre autrement qu’en homme de bonne volonté, capable de reconnaitre ses erreurs, de les corriger, du moment qu’il s’agisse d’engager chaque citoyen dans l’élan du renouveau de la France, le renouvellement de sa capacité à proposer des idées pour le monde qui faciliteront la transition écologique inéluctable à moins du pire, en répondant à l’aspiration de l’humanité à plus de justice entre les hommes dont on peut sentir le cœur de la conscience universelle nouvelle battre aux quatre coins du continent numérique qui constelle l’internet.

Votre but sera de rassurer les français, tous les français. A commencer par les retraités, les salariés précaires et les fonctionnaires. En expliquant combien à l’égard de qui le budget 2018 de l’Etat a été concocté avec le souci que les rémunérations brut des salariés et des travailleurs indépendants bénéficient d’une baisse des cotisations salariales maladie et chômage qui permettra un gain de pouvoir d’achat annuel substantiel. Par exemple pour la catégorie socioprofessionnelle des employés : celui qui gagnerait 2000 euros pourra bénéficier de 390 euros supplémentaire par an. Même une fois déduite la hausse de la contribution sociale généralisée, la csg, cet autre impôt qui finance la protection sociale. Les salariés rémunérés au minimum salarial, le smig, bénéficieront quant-à eux d’un gain net de pouvoir d’achat de 260 euros.

Certes, la csg dont s’acquittent tous les revenus dont ceux des retraités, augmentera ; et ne participant pas à la cotisation maladie et chômage, les retraités ne bénéficieront pas de la baisse de cet impôt. Mais l’augmentation de la csg n’interviendra qu’à partir de 1200 euros de revenu pour les moins de 65 ans et 1350 ( 1400 ?) euros après 65 ans. Les retraités les plus modestes ne seront donc pas concernés. Quand sinon, excepté pour 20 % des retraités qui perçoivent plus de 2500 euros à qui l’effort demandé sera le plus dur, pour les autres : la compensation viendra de ce qu’ils n’auront  plus à s’acquitter tous les ans de la taxe d’habitation, l’impôt communal. Ce qui chacun doit en faire le calcul n’est pas négligeable. Bien sûr et à moyen terme des solutions devront être inventées pour palier à l’injuste inégalité de la croissance des pensions de retraite comparée à l’augmentation prévisionnelle future du revenu des actifs.

Les fonctionnaires également mis à contribution, pour qui aucun gain de pouvoir d’achat n’interviendra d’ici 2018, le rééquilibrage fiscal revenant à ne pas augmenter leur niveau de vie, seront rassurés si :

  • La compensation de la hausse de la csg n’est pas dégressive dans le temps, ni refusée aux nouveaux fonctionnaires.

  • Si , lorsque l’organisation de l’OCDE d’ici cet été aura avancé des propositions concrètes pour que les multinationales numériques cessent de transférer artificiellement leurs profits dans les pays où elles ne payeront quasiment pas d’impôts, pour échapper à la fiscalité des pays où se réalisent leurs gains financiers réels , et lorsque la réorganisation fiscale de l’Europe aura aussi évoluée sur le sujet … Les fonctionnaires seront rassurés si vous certifiez qu’une partie de ce nouvel impôt numérique d’ici 2019-2020, financera la réévaluation du point d’indice, socle de la rémunération des agents publics.

  • L’idée lorsque l’on manque de ligne budgétaire pour une catégorie socioprofessionnelle cardinale comme celle des fonctionnaires étant de tout de suite améliorer au mieux la protection sociale et la qualité de vie, à défaut de celle du pouvoir d’achat, en mutualisant les services que proposent les ministères à leurs fonctionnaires. De sorte qu’ils puissent disposer de services dans d’autres administrations, de sorte que ces services soient avantageux, nouveaux et à déterminer, et que la qualité du service public rendu en ressorte grandie ( amélioration de la qualité de vie au travail … possibilité pour un fonctionnaire de visiter gratuitement, une fois par mois, en famille, le musée de son choix … etc) (  Le budget d’une cinquantaine de milliards prévu pour le financement des investissements d’avenir piloté par notre brillant économiste français devrait englober, ainsi, une partie des dépenses relatives à l’amélioration de la qualité de vie au travail des fonctionnaires de police, des hôpitaux publics et des enseignants : la fonction publique est un investissement d’avenir ! )

Pour les fonctionnaires communaux soumis au durcissement de leur condition de travail, en raison de l’augmentation de la tension salariale consécutive de l’assèchement des budgets des communes, il vous faudra rassurer et les employés et les maires qui les emploient.

A brûle pourpoint, je ne vois pas par quels moyens, sinon en laissant habilement entendre que les largesses fiscales que vous escomptez pour les revenus du capital allant du revenu de placement aux revenus des jeux – vous ne pouvez assurer que ces baisses d’impôt seront pérennes. Car, nécessité budgétaire oblige, vous n’avez pas de boule de cristal pour savoir si finalement, comme Sarkozy en 2011, vous ne serez pas obligé de revoir à la hausse la contribution des ménages les plus favorisés. Sachant que par principe vous refuseriez que le vingtile de revenu le plus riche ne perde du pouvoir d’achat comme en 2016, sous le « matraquage fiscal » de Hollande. Aussi pourriez-vous laisser entendre à l’opinion publique que la porte reste ouverte à un rétablissement des comptes communaux, essentiel au bien être des fonctionnaires de mairie et à la qualité de vie dans les territoires ruraux, par le recours à une contribution exceptionnelle des ménages les plus aisés.

Je ne vous conseillerais pas si vous êtes titillé sur le sujet d’invoquer cette théorie libérale économique fumeuse du ruissellement des revenus les plus hauts jusqu’à ceux les plus modestes, quand une large latitude fiscale est laissée aux plus riches. Sa mise en œuvre augmente les inégalités de revenu et grève les services publics de la ressource nécessaire à la bonne qualité de leur fonctionnement. Elle est facilement réfutable et ne repose que sur une illusion économique qu’on pourrait croire destinée uniquement à rassurer les bien-pensants, les biens-possédants, en mentant aux bien pauvres …

Permettez-moi de vous dire qu’il transpire de tout votre être une intelligence nourrie par sa capacité de synthétiser les courants de pensée contemporains, philosophique, religieux et littéraires, en cherchant à les combiner avec une approche économique nouvelle expurgée au maximum de toutes dimensions idéologique surannée. Pourtant, et peut-être est-ce dû à la dimension psychosociale de votre destin social exemplaire : vous ne semblez doté que d’une approche théorique de la condition humaine des destins sociaux les plus défavorisés ; sans avoir montré jusqu’à présent de sympathie ni de réelle empathie envers les plus pauvres, les plus défavorisés culturellement. Cela vous fait commettre des bévues, des indélicatesses envers cette frange de la société la plus démunie. De laquelle pourtant, seules votre haute compréhension intellectuelle des forces régissant le monde et votre aptitude philosophique vous rapprocheront. Il y a qu’un Président moderne n’a pas à laisser ses concitoyens les plus fragiles à leur triste sort. L’œuvre du Grand Homme, celui dont les générations futures loueront les vertus, consiste à ne pas améliorer le sort de l’Humanité sans d’abord comprendre et améliorer le sort de l’humanité en danger.

Aussi, à dessein de rassurer les salariés les plus précaires, ceux demain, en raison des mesures restrictives d’accès aux emplois aidés, qui viendront, par millier, grossir la cohorte des chômeurs ; pénalisant l’œuvre sociale du secteur associatif qui les réinsère en grand nombre ; comme perturbant le bon fonctionnement de nombres de services publics où ils sont actuellement indispensablement employés. Ces futurs exclus seront pour leur entourage social immédiat, et au cœur des villes et des villages de France, les preuves vivantes de l’échec de vos réformes nationales – si vous ne renoncez pas à cette mesure spectaculairement inefficace et impopulaire.

Autre mesure au retentissement psychologique désastreux de par les signaux que le gouvernement en mal d’économie voudrait adresser aux plus fragiles : la réduction de toutes les aides au logement. Sachez montrer au peuple français qu’il ne doit pas vous tenir rigueur des erreurs de votre gouvernement, quand vous pouvez vous amender devant lui en expliquant combien la mesure était maladroite et male formulée. Vous y gagnerez le respect et la confiance des français.

************************************************************

Permettez-moi un autre instant de lecture puisque j’en ai fini avec mes conseils à votre égard pour débuter une rapide digression sur les raisons profondes qui me conduisent, aujourd’hui plus que jamais, à demeurer un « dignitaire virtuel » prompt à rapporter sa perception de la situation sociale, économique et stratégique de la société contemporaine à son gouvernement, comme à ses internautes et aux acteurs religieux, politiques et militaires de ce monde.

J’avais fortement anticipé et cru à l’hypothèse de votre élection, même si une fois celle-ci effective je savais qu’il me faudrait vous écrire. A vous « le candidat des élites » qui ne sembliez pas pouvoir apporter au peuple français la preuve de votre dévouement exclusif à l’aube du premier tour de l’élection présidentielle …

J’ai redouté qu’un parti d’extrême droite ne prenne le contrôle des destinées de la France jusqu’à votre dernière confrontation télévisée avec Marine Lepen. Mon malaise était si intense les mois précédant, à l’idée de voir Marine Lepen l’ emporter et démunir la France de cette voix qui porte dans le monde les valeurs si inépuisables et fécondes du gouvernement des hommes par la Démocratie ; que j’étais persuadé que le « webwriter » que je suis ne pouvait se permettre de ne pas envisager le pire.

Commentateur de la vie politique voir philosophe virtuel, j’étais convaincu qu’il me faudrait incarner virtuellement les ressources morales de la démocratie pour faire face au pire, qui en diffusant virtuellement sur mon site ce que le « Président honoris causa de l’Europe » pourrait et devrait dire – qui en devenant « Président honoris causa de l’Afrique », «  Procureur alpha de la Cour Pénale Internationale », « Général honoris causa de l’armée libre de Syrie » – rien que cela !  Car fallait-il que survivent les figures tutélaires emblématiques en germe dans le projet français … une manière d’excès pour contrecarrer l’extrême …

Depuis vous avez été élu. Je n’ai pas voté pour vous au premier tour, pourtant votre discours à la Sorbonne sur l’avenir de l’Europe, la semaine dernière, m’a convaincu qu’il y avait quelque chose de parent entre nos visions de l’avenir des sociétés humaines.

Vous avez même mieux écrit que je ne me proposais de le faire la lettre que j’avais prévu d’adresser au parlement européen et aux partenaires de la France. En insistant à très juste titre sur l’enjeu de la création du bien commun de l’Europe que les Etats-Nations devront défendre.

Le résumé de votre intervention ainsi que sa vidéo seront présentés sur le site de sorte qu’un maximum d’internautes puisse prendre conscience de l’efficience de vues macroéconomiques pour le monde et l’Europe.

Il me tient à cœur de travailler sur la « doctrine militaire commune de l’Europe » que vous appelez de vos vœux, et de tenter d’approfondir certains sujets que vous avez présentés, participant par la même à la circulation des idées : mission essentielle de mon site.

Monsieur le Président, satisfait de voir certaines perspectives s’ouvrir, je vous enjoins de ne pas minimiser l’importance de ce que je vous ai proposé afin de redonner courage et confiance aux français les plus démunis. Ces ajustements ne sont pas de nature à remettre en cause le budget nécessaire à la réussite de votre projet global. Ils rendront votre politique plus compréhensible et équitable.

                    Bien à vous. PATRICK RAKOTOASITERA