RETROSPECTIVE d'AUTOMNE ETHNO-SURREALISTE
L ‘ automne a débuté par un temps un peu plus froid , dans les rues de Paris , et déjà , la ville lumière se vêt des couleurs que les peintres et artistes internationaux impriment dans les salons et les sites prestigieux que les connaisseurs traverseront de leur pas avertis et pressés de collectionneur : la Foire Internationale d’Art Contemporain vient d’ouvrir aujourd’hui , tout juste précédée par le » salon d’automne » des peintres et sculpteurs dont beaucoup se retrouveront au « salon des indépendants » quelques mois plus tard.
La cuvée du salon d’automne est bonne , d’un niveau, pour ce qui concerne l’art figuratif, qui n’est ni en reste, ni depuis quelques années aussi plein d’excellents peintres que sur ce dernier salon : est-ce la crise , laquelle incite les peintres figuratifs à se surpasser ? , est-ce le signe d’une sorte d’enterrement de l’art abstrait et de renouveau du flamboyant art dit figuratif, qui sait ?
Certaines fois, devant ma toile, je me dis , pour ma part, qu’il n’est pas question de faire n’importe quoi, et de peindre des croutes faciles à réaliser qui feraient le repas (certes frugale) d’amateurs , ainsi abusés : d’abord comme je ne connais pas d’acheteur de mes créations, ensuite puisque le cynisme me manque pour tenter de telles escroqueries , et parce que fondamentalement je souhaite offrir , dans la perspective lointaine d’une exposition rétrospective future, la preuve qu’il est possible de peindre finement ,vite, longtemps, soit durant toute une vie de peintre, et en cherchant à se renouveler sans cesse, nourri de toute part qu’on peut l’être par le travail des autres peintres bien sûr , et par tout support qui véhicule une image : ce en poursuivant l’élaboration d’un thème unique : ce que je nomme maintenant » l’ETHNO-SURREALISME » ou le surréalisme africain.
Voici donc rassemblées les créations récentes aux quelles je me suis attaché à donner et une forme et un style particulier. Parmi elles « le meurtre d’Abel » est celle qui m’aura causée le moins de souci technique , tant le nombre de séances qu’elle nécessita , deux au bas mots, fut ridiculement rapide.
» Abel et Caïn » , qui suit, est peut-être significatif d’une nouvelle tendance dans mon travail, d’un plus grand attachement à l’art contemporain, en ce que le tableau, non fini, à cette heure, est émaillé de tentatives de concilier abstraction et réalisme, art contemporain et moderne … etc , et que je n’en finis plus d’être surpris par les formes vers lesquelles s’acheminent mes créations, doucement, lentement, mais certainement aussi….
Voici également non finie, mais donnant une bonne idée de la gageure que représente ce tableau, la partie gauche de celui-ci :
enfin une vue d’ensemble :
Autre tableau, autre médium, à l’encre cette fois, et sur ces supports improbables que j’ai l’habitude d’employer : un panneau de bois ayant servi de fond de canapé, sur lequel une profusion de sujets s’entre mêlent pour rendre compte de » la venue d’un prophète » dont voici la partie gauche .
Toute également digne du SURREALISME mystique et onirique , la partie droite met en lumière la rencontre du chef de clan, effaré ou effrayé par ce que l’émissaire du prophète lui suggère, tandis que ce dernier , sans que ceci soit finalement explicite , est auréolé et par une aura matérialisée sous forme de lion, et comme entouré par les visions qui forment la substance même de son récit.
Dans » la vision d’Eve » , les canettes de soda, bien réelles , viennent brouiller la représentation en introduisant un objet de consommation de masse. L’opposition entre objet et image y est accentué par le geste d’Eve dont le doigt semble viser une réalité qui échappe à son monde pour énigmatiquement désigner un ailleurs que sa conscience semble réussir à sentir.
Suivant l’idée d’une sorte de métaphore de la douleur d’un père frappé par l’annonce de la mort de son fils dont le paysage aride, rouge, immense , fait de falaise et de sable, cherche à restituer la profondeur abyssale , » la mort d’Abel » est construit sur l’opposition entre la posture intime d’une Eve tentant de consoler Adam, avec l’aspect rocailleux, inhospitalier de cette immense béance dans le paysage.
Sujet et décors moderne rares dans mon travail , » Aladin rêve » , sous titré : Laoucine rêve à la grande bouffe , montre mon atelier actuel dont le fourmillement des objets qui l’occupent accentue, me semble-t-il la mélancolie du personnage d’Aladin qu’à priori on n’imagine pas perdu dans une piaule moderne , n’ayant pour le soutenir que la fièvre que lui procure son vin et la force de ses pensées.
Composé sur le modèle des scènes de plage , » la famille de Noé » tel qu’ainsi est devenu le titre définitif, n’est pas si idyllique qu’il n’y parait : Noé au premier plan d’un geste invite le spectateur , seulement son visage est fermé presque en colère , alors que sa femme semble appeler ses deux autres fils de l’autre côté et que ceux-ci sont occupés à regarder quelque chose que le tableau ne montre pas. Il n’y a pas de jeu de plage, la mer elle-même est agitée, le ciel est chargé de gros et épais nuages : l’inquiétude domine dans une représentation, par ailleurs, assez douce au regard …
Vision panoramique de ce que je vois depuis la fenêtre de mon atelier , le tableau » vue de ma fenêtre » ne cherche pas à être réaliste. Il se compose aussi en trois partie différente , mais d’un point de vue optique situées sur le même plan. La partie gauche, ici, montre le Boulogne des années trente et se continu par un assemblage de briquets collés sur le support , dont les verticales répétées des briquets semblent copier les verticales des immeubles.
La partie droite dévoile quant à elle les récents immeubles construits à Boulogne.
le tableau dans son ensemble cette fois :
Pour terminer cette rétrospective ETHNO-SURREALISTE , » Paradis du peuple primitif façon Art Brut » encadré de ces bouteilles de coca-cola.